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Message du bord #12

N 45° 26 404′

W 009° 40 332′

Voilà, ça y est, enfin la délivrance…!

Enfin nous allons vivre ce que Théo et moi avons mis en place pendant de longs mois.

Après des mois à passer plus de temps à Paris qu’en Bretagne, l’horizon tout autour de nous.

Le départ ? Un peu comme l’année derniere, mais en (presque !) plus simple.

Encore des incendies à éteindre à coup de pelles les 2/3 dernières semaines, l’intervention de Canadairs les 2 derniers jours, mais sinon le bateau à voile, c’est pas drôle.

Encore une fois, quasi pas eu le temps de faire mon sac avant de partir, alors dès que je trouve dans mes affaires quelque chose que je n’ai pas oublié, genre des chaussettes étanches, j’ai l’impression d’avoir trouvé un trésor !

Encore une fois, pas eu le temps non plus d’appeler les copains avant de partir, déjà que je ne les vois plus beaucoup à force de travailler sur ce projet, alors je profite de ce message pour leur passer un message : Merci de ne pas m’avoir (trop) oubliée les gars, et de continuer de m’appeler même si je décroche rarement, c’est sympa ! ;-D

Et merci à tous pour vos adorables messages pour mon anniversaire, ça y est 17 ans, que le temps passe vite… Bientôt majeure !!

Cette année pour ce départ, plus petit comité, plus simple et plus moi, même pas de discours vu que j’ai eu le temps de voir tout le monde. Et comme c’est pas mon truc les discours… En revanche, par rapport à l’année dernière, Pen-Duick, la jolie mésange de 1898, et Pen-Duick III avec à leur bord la famille et les amis, nous ont accompagnés sur quelques miles, au coucher du soleil, Priceless…

Comme 3 personnes à bord ne connnaissaient pas le bateau, ce n’était pas forcément une bonne idée d’attaquer direct par une nav’ de nuit, alors nous avons passé la nuit au mouillage à Groix pour filer direct vers les Açores le lendemain matin.

Depuis, Anthony et Laura, nos deux spéléologues et PS1 STS 78 (Jean-Jacques Favier) commencent, comme nous tous, à se faire apprivoiser par le bateau.

C’est toujours un moment un peu spécial les premiers jours, surtout pour nous qui avons connu le bateau dans des conditions très dures l’année derniere.

On reprend nos marques et nos habitudes, mais pas comme on investit une maison.

Ici, c’est un peu comme revivre en colocation avec Pen-Duick VI, ensuite avec l’équipage. On alterne gité, pas gité, très gité… Tout est mission, rien que monter dans sa bannette vous fait réaliser l’intérêt du gainage ! Mais cette bannette, on y est bien, ça devient notre petit cocon, même si ceux qui sont sur le côté tribord du bateau, comme moi, sont plaqués contre la paroi pour ne pas dégringoler 2,50m plus bas !

La vie à bord s’organise, Sophie nous prépare ses super plats et tout le monde fait son quart. Nous sommes sur un cycle de 9h, 3 quarts de 3 personnes soit 3h off, 3h en stand by et 3h sur le pont.

Ps1 découvre la vie sur un bateau, après avoir vécu 13 jours à bord de la navette spatiale Columbia. Il apprend à barrer tout en nous racontant des histoires spatiales, pasionnantes. Nous commençons les interviews, les podcasts, aussi nos premières photos de plancton grâce au microscope prêté par le CNRS de Roscoff.

Le bateau va bien, grâce à Arnaud, nous continuons son lifting en vue du tour. Restera l’hiver prochain les oeuvres vives, mortes et une nouvelle grand voile. Et il doit être content car lors du premier test en mer, nous le sentions sauter de vagues en vagues, presque en l’entendant crier yeehaa !! et à bombarder à plus de 10knt.

Merci Franck (Cammas) et le Gitana Team de ne pas être passés trop près pour nous laisser conserver cette sensation de vitesse !!

Nous sommes en train de passer le Cap Finistere, travers au vent, cap au 245° à 10 knt dans 17 knt de vent.

La V2 d’Elemen’Terre prend vie, et moi je vous laisse pour aller dormir avant de prendre mon quart de nuit.

Bonne nuit et bon quart à tous,

Marie